Le Conseil sur le vieillissement d’Ottawa (CSV) reconnaît que le système de santé de l’Ontario est en crise. Les problèmes sont complexes et des lacunes systémiques se sont développées au fil des ans. Pour régler les problèmes, une intervention coordonnée est nécessaire. Tous les aspects du continuum des soins de santé, c’est-à-dire les soins primaires, les soins à domicile et en milieu communautaire, les hôpitaux de soins actifs, les foyers de soins de longue durée (SLD) et la capacité des ressources humaines, ont besoin d’attention et d’intervention systématique. Le projet de loi 7 « Loi de 2022 pour plus de lits et de meilleurs soins » et la question des niveaux de soins alternatifs (NSA) ont suscité beaucoup de débats. La question des NSA fait ressortir la nécessité d’efforts urgents et soutenus pour combler les lacunes de notre système de santé. Il faut des solutions novatrices et des investissements dans le renforcement des capacités.
En ce qui concerne la capacité hospitalière, le manque de lits de soins actifs en Ontario est bien connu. Le Canada a l’une des capacités de soins actifs les plus faibles de tous les pays de l’OCDE, et l’Ontario est la province qui a l’une des plus faibles au Canada. Il n’est pas surprenant que les patients qui ont le statut NSA soient déplacés, que les chirurgies soient retardées et que les temps d’attente dans les services d’urgence soient à des niveaux inacceptables.
Le CSV reconnaît que, pour les patients qui ont un statut NSA, le milieu hospitalier n’est pas l’endroit idéal. De plus, le CSV croit que les patients âgés devraient avoir la possibilité de passer d’un milieu hospitalier à un autre milieu adéquat lorsqu’ils n’ont plus besoin de soins actifs et lorsqu’ils ont reçu leur congé clinique. Le fait est que, même avec des soins hospitaliers adaptés aux aînés, les risques d’état confusionnel aigu ou de perte de mobilité sont élevés pour eux. Cependant, les ressources des établissements de soins de longue durée sont déjà utilisées au maximum, et les changements proposés auront des répercussions négatives sur les aînés.
Pendant la pandémie, certains hôpitaux ont pu mettre en place des soins transitoires. Ces modèles de soins hors site personnalisés, qui soutiennent spécifiquement la population gériatrique et qui peuvent comprendre des thérapies récréatives et comportementales, sont des modèles éprouvés qui favorisent de meilleurs soins. Ces modèles transitoires sont novateurs, et il faut continuer à créer et à financer la capacité à cet égard.
Alors que le secteur hospitalier et le secteur des SLD collaborent à la mise en œuvre du projet de loi 7, il est important de veiller à ce que cette dernière s’accompagne de compassion, de collaboration, ainsi que de considérations éthiques et équitables, et qu’elle soit dans l’intérêt supérieur du patient.
Au‑delà du projet de loi 7, les problèmes systémiques de notre système de santé qui continuent de nécessiter une attention urgente comprennent les suivants :
- le manque d’accès aux médecins de première ligne;
- les temps d’attente pour les soins à domicile, afin de permettre aux personnes d’avoir le choix et de vieillir chez elles;
- des services de santé, des services sociaux et des services de réadaptation inadéquats dans la collectivité;
- une rémunération du personnel de la santé qui reconnaît et valorise sa contribution;
- une capacité accrue dans le secteur des SLD géré par des entités sans but lucratif.
Je vous remercie d’avoir pris connaissance de notre lettre et de nos préoccupations et de tenir compte de nos idées.
Veuillez agréer, mesdames et messieurs, l’expression de mes sentiments distingués.
Alex Roussakis
Président
Copies à :
L’honorable Doug Ford, premier ministre
L’honorable Peter Tabuns, chef de l’opposition officielle
L’honorable John Fraser, chef intérimaire du Parti libéral de l’Ontario
L’honorable Mike Schreiner, chef du Parti vert de l’Ontario
L’honorable Paul Calandra, ministre des Soins de longue durée
L’honorable Sylvia Jones, ministre de la Santé
L’honorable Raymond Cho, ministre des Services aux aînés et de l’Accessibilité
L’honorable Merrilee Fullerton, ministre des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires